J’ai terminé la lecture d’Au bonheur des fautes, de Muriel Gilbert, correctrice au journal Le Monde.

C’est plein d’humour et très instructif sur ce drôle de métier, très méconnu. Le fil conducteur de la copine d’aquagym apporte une touche comique (c’est une très bonne idée puisqu’elle représente l’entourage des correcteurs qui se demande bien ce qu’on peut faire de nos journées et elle réapparaît régulièrement alors qu’on l’a parfois oubliée).
J’ai trouvé amusant, alors qu’elle essaie de déterminer si on peut dresser un portrait-robot du correcteur, de constater que j’avais de nombreux points communs avec elle. Comme elle, lorsqu’on me demande mon nom, je dis : « Guillaume, comme le prénom », parce que j’ai toujours entendu ma mère dire ça et comme elle, j’ai droit parfois à un regard vide (on m’a même demandé une fois où il fallait mettre le « h » …). Comme elle, j’ai « sauté » le CP. Comme elle, je suis gauchère et comme elle, j’étais la petite voix qui laissait échapper un « youpi » lorsque le maître ou la maîtresse annonçait une dictée en classe (mais je laissais mes voisins lorgner sur ma copie pour ne pas passer pour la fayote de service).

Il est rassurant aussi de lire que Muriel Gilbert, malgré son expérience, a ses bêtes noires, des mots ou règles sur lesquels elle hésite souvent. Parce que non, le correcteur ne sait pas tout (et certaines tournures peuvent donner lieu à débat) et c’est justement son boulot de tout vérifier. Lorsqu’on apprend à corriger, on apprend à lire d’une tout autre manière et on doute de tout, tout le temps. Sinon, on passe forcément à côté de quelque chose.

Si vous aimez la langue française, si vous vous intéressez au métier de correcteur, Au bonheur des fautes est publié aux éditions Points.