
Mon métier ?
Je me glisse dans les chaussons des auteurs.
Voilà un parfait résumé de la correction, non ?
J’étais en rendez-vous hier avec un client et j’ai utilisé cette image pour lui expliquer que je ne prendrais pas sa place s’il me confiait son ouvrage. Je pourrais lui proposer des reformulations, des pistes d’amélioration, tout en respectant son style, sans lui imposer le mien.
Je trouve que c’est l’une des parts les plus difficiles du travail. En effet, nous avons tous notre propre manière de nous exprimer, nos tics à l’oral et à l’écrit, nos habitudes, nos marottes et nos préférences. Souvent, en lisant, je suis tentée de remplacer un mot par un autre, de modifier la phrase pour lui donner une autre musicalité, mais je dois me freiner parce que ce n’est pas ce que l’on attend de moi (sauf s’il y a des redondances à gommer, bien sûr). Les corrections sur la place des virgules sont typiques de cette différence de perception de rythme d’une personne à l’autre.
Avez-vous des anecdotes de correcteur ou d’auteur sur ce sujet ? Des différends sur le degré d’intervention possible ?
Voulez-vous que je me glisse dans vos chaussons (j’ai de tout petits pieds) ?